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Published on tuesday november 7th 2023
Anatomie d’un quartier en mouvement perpétuel
Anatomie d’un quartier en mouvement perpétuel
Anatomie d’un quartier en mouvement perpétuel
Anatomie d’un quartier en mouvement perpétuel

Christian Aschman

Christian Aschman et le Kirchberg

Anatomie d’un quartier en mouvement perpétuel

Depuis 2006, le Fonds Kirchberg commissionne des photographes de renom pour porter un regard sur le plateau du Kirchberg. La sixième commande a été confiée cette fois-ci à Christian Aschman. Pendant un peu plus d’un an, de 2022 à 2023, il a méthodiquement parcouru le territoire suivant un itinéraire allant d’ouest en est, depuis le pont rouge jusqu’au rond-point Serra.

Le fruit de ce travail d'observation de longue haleine se dévoile cette semaine sous deux formes : tout d'abord, un magnifique livre photographique de 320 pages, puis une exposition au Luca - Luxembourg Center for Architecture, qui sera inaugurée ce mercredi 8 novembre et restera visible jusqu'au 3 février 2024.

Pour ce projet que lui a confié le Fonds Kirchberg, Christian Aschman a opté pour une approche documentaire, objective et rigoureuse, évitant les écueils de l’esthétisation ou du graphisme à outrance.

Avec comme seul objectif un 50 mm, il a volontairement conditionné son angle de champ pour élaborer des perspectives correspondant à celles de la vision humaine. Il s’est également détourné, dans la majorité des prises de vue, des « belles » lumières de l’aube ou du crépuscule. Christian a cherché principalement à dresser un portrait réaliste et non distordu des lieux et des immeubles photographiés.

Outre ces éléments formels, il a également fait le choix des jambes, puisqu’il s’est organisé pour arpenter le moindre petit espace ou interstice du quartier. Une recherche non seulement d’exhaustivité, mais aussi de point de vue. Car la marche est ce qui permet à tout photographe d’entrer véritablement en résonance avec un lieu. La déambulation n’a pas seulement été horizontale, elle a souvent pris une direction verticale : Christian est monté à plusieurs reprises dans différents bâtiments pour proposer des vues plongeantes sur tout ce qu’il pouvait voir en bas ou aux alentours. Résultat : une flopée d’images qui proposent effectivement des points de vues inédits sur des portions de territoire.

L’appareil photo de Christian explore et interroge, l’appareil photo est curieux de tout, à la fois des consonances et des dissonances, l’appareil photo ne juge pas, ne caricature pas, ne romantise pas.

Il assemble des éléments, des immeubles, des espaces urbains, des signes de voirie, les conjugue suivant des compositions découpées au scalpel. Libre à nous ensuite de rentrer dans ces cadres, dans ces décors gorgés de mille détails, et d’interpréter ce qui nous est donné à voir.

Le Kirchberg est un territoire en mutation perpétuelle depuis soixante ans, et cette transformation se poursuivra. Christian a eu accès aux plans de développement urbanistique pour les prochaines années, pouvant ainsi déterminer des endroits très précis à photographier d’urgence car voués à se métamorphoser à court ou moyen terme.

Les photographies de Christian Aschman ne jouent pas la carte de la glamourisation des architectures. Au lieu de sublimer tel ou tel bâtiment emblématique, il joue sur des fragments de leur morphologie, faisant dialoguer façades et macadam, signalétiques et chantiers, constructions et nature, laissant surgir ici et là quelques frêles silhouettes humaines.

Ce regard franc sur l'entrelacement des éléments urbains finit par susciter un sentiment de mystère et d'étrangeté, bien qu'il évite tout effet de poésie facile.

En juxtaposant des bâtiments de différentes fonctions et styles au fil des décennies, les constructeurs ont laissé émerger des associations étranges de formes, de textures et de vibrations.

Pour le Fonds Kirchberg, cette mission n’est pas seulement une carte blanche créative donnée à un auteur-photographe. Les photographies qui en résultent remplissent deux autres rôles. Elles servent d’outil de travail et de réflexion, permettant d’appréhender avec un certain recul les évolutions passées et en cours du quartier. De plus, elles sont aussi une collection d’images que l’on peut d’ores et déjà considérer comme historiques, car elles constituent un état des lieux qui sera forcément métamorphosé dans moins de dix ans.

Le corpus d’images apturées par Christian Aschman donnent lieu à deux objets d'exposition : un superbe livre imprimé en seulement 600 exemplaires, ainsi qu'une exposition dans les locaux du Luca.

Cette exposition n’est aucunement la simple transposition du livre ; elle constitue une œuvre à part entière, tant la scénographie a été pensée pour entrer en résonance avec les locaux semi-industriels du luca à Clausen.

« La scénographie a été pensée de façon à retranscrire à la fois la « linéarité » ressentie par le photographe lorsqu’il a parcouru le Plateau et la diversité des volumes et des formes qui caractérisent l’architecture et l’urbanisme de ce lieu. Une carte suspendue achève la perspective de la première salle, invitant les visiteurs à resituer les images dans leur contexte. » (Extrait du dossier de presse).

Livre « Kirchberg 2022 / 2023 Chritian Aschman »

Édité par le Fonds Kirchberg

320 pages | 600 exemplaires | Prix : 40 €

ISBN 978-2-9599770-8-4

Exposition « Kirchberg. Photographies de Christian Aschman »

09.11.2023 — 03.02.2024

Luca – Luxembourg Center for Architecture

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