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Publié le lundi 10 novembre 2014

Cathy Krier et la rue du Nord

Un chemin pavé de bonnes intentions

Cathy Krier et la rue du Nord
Cathy Krier et la rue du Nord
Cathy Krier et la rue du Nord
Cathy Krier et la rue du Nord
Cathy Krier et la rue du Nord
Cathy Krier et la rue du Nord
Cathy Krier et la rue du Nord

« Je venais souvent dans cette partie de la ville quand j'étais petite, car mes grands-parents avaient un magasin tout près, une chapellerie rue du Marché-aux-Herbes. Bien sûr, je ne manquais pas d'explorer tous les alentours et d'en apprécier la beauté et l'atmosphère. »

Cathy aime le vieux quartier au cœur de la capitale, sa richesse historique, son cachet préservé et les gens de tous les horizons qui s'y côtoient. Elle trouve que les bâtiments plus que centenaires ont beaucoup de charme et qu'ils ont été très joliment restaurés. « Ils ont gardé leur caractère sans devenir ni trop lisses ni vieillots. » Parmi le tissu de ruelles de la Vieille Ville, Cathy Krier est particulièrement séduite par la rue du Nord. Pas très longue – elle fait à peine une centaine de mètres sur son tronçon principal -, étroite et longiligne, la rue du Nord est comme un petit secret caché. Accrochée à l'angle formé par la rue du Palais de Justice et la rue de la Boucherie, elle se compose d'une série de bâtiments alignés qui n'ont pas toujours l'air d'avoir été tracés à la règle, ce qui contribue à la rendre organique et sensuelle.

Avec ses tonalités ocre et son trottoir mince comme une tige, sur lequel les cafetiers trouvent encore moyen de poser des chaises et des tables, elle distille parfois, et ce malgré son nom, un esprit tout à fait méridional.

Logiquement, une poignée d'adresses pour aficionados ont élu domicile dans la rue du Nord. Parmi celles-ci, Cathy Krier apprécie beaucoup le café Konrad, un établissement qui en quelques années a affirmé sa patte unique et attiré un public éclectique et multiculturel. A l'intérieur, le café arbore le look vintage et la cool attitude. Une petite salle dans la cave accueille régulièrement des événements musicaux et théâtraux qui sont très prisés par les initiés. « C'est un café sans prétention, ouvert, sympathique, authentique, comme on en trouve dans toutes les grandes villes, certes, mais qui au Luxembourg est plus difficile à faire exister et à faire durer. On peut y venir à toute heure de la journée, pour manger un petit quelque chose, boire un verre, lire ou écrire, ou juste passer le temps… ».

La rue du Nord est belle le jour comme la nuit. Les atmosphères sont différentes, mais la photogénie est toujours de mise. Le jour, nonchalante et tranquille, elle s'offre aux nombreux flâneurs et touristes ; la nuit, toujours aussi nonchalante et tranquille, elle attire les noctambules éclairés, friands de lieux trendy.

Cathy nous fait remarquer le tracé singulier de la rue du Nord auquel on peut même attribuer un sens symbolique. « C'est une rue qui prend son départ au cœur de la Vieille Ville, à deux pas du Palais, qui est d'abord très étroite et renfermée, comme l'étaient les rues du Moyen-âge, puis qui, lorsqu'on s'avance vers son autre extrémité, se déploie soudain pour offrir une vue panoramique sur la vallée et le quartier européen du Kirchberg, situé sur l'autre versant. »

Pour Cathy Krier, on peut voir dans ceci la métaphore d'une ville qui a su s'imprégner de tous les apports internationaux, tout en gardant son âme et les traces de son passé historique.

La jeune pianiste luxembourgeoise Cathy Krier a été choisie en tant que « Rising Star » par la European Concert Hall Organisation (ECHO) pour la saison 2015/16. Dans ce cadre, elle présentera entre autres une nouvelle pièce du composeur Wolfgang Rihm, spécialement conçue pour elle.


www.cathykrier.com
Photos : P. Lobo

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